E-commerce responsable : possibilité ou utopie ?

Depuis le début de la crise sanitaire, le e-commerce est en pleine explosion et 87% des français déclarent effectuer désormais des achats sur Internet. Le numérique étant une source de pollution importante, le e-commerce est-il un danger pour l’environnement ou peut-on le rendre davantage responsable ?

La semaine dernière, je réfléchissais à ce que j’allais vous proposer comme article cette semaine (et ensuite j’ai procrastiné gaiement). Et puis, je me suis rappelé que c’était les soldes en ce moment. Comme je n’achète plus tellement de neuf, je pourrais facilement passer à côté mais ça déclenche des questions tellement intéressantes que ça aurait été dommage quand même non ?

Et donc j’ai pensé soldes et j’en suis venue à m’interroger sur le e-commerce, et plus particulièrement s’il était compatible avec une consommation responsable. Et me voilà partie à la recherche de réponses à mes questions.

Spontanément, j’aurai répondu non vu l’impact non négligeable du numérique sur les émissions carbone. Mais en fait, plusieurs de nos choix peuvent nuancer la réponse.

Acheter en ligne, une tendance en pleine expansion

Le e-commerce fait de plus en plus adeptes chaque jour, en particulier chez les 18-50 ans. En 2021, le chiffre d’affaires du e-commerce en France a atteint les 112 milliards d’euros ce qui représente une augmentation de 8,5% par rapport à 2019.

Tout est désormais achetable en ligne ou presque. Hors alimentation, le top 5 des produits les plus vendus en ligne est l’habillement, les produits culturels, les produits technologiques, les jeux/jouets et enfin les cosmétiques.

Les sites marchands rivalisent d’inventivité pour nous simplifier la vie et nous pousser à acheter en ligne plutôt qu’en magasin. Paiement différé ou en plusieurs fois, livraison rapide, envoi et retour gratuits…

Pourtant derrière cette simplicité qui pousse à la consommation, n’oublions pas la face cachée : épuisement des ressources, multiplication des transports, questions liées au stockage et à l’artificialisation des sols à cause d’entrepôts gigantesques, conditions de travail et déchets liés au suremballage. Pas brillant n’est-ce pas ?

Certaines entreprises prennent leur part pour un e-commerce plus vertueux. Gageons que les pouvoirs publics se saisiront également de la question dans un avenir plus ou moins proche. Et en attendant, concentrons nous sur ce que nous pouvons faire à notre échelle de citoyen lambda.

Résister aux appels à la surconsommation

Le problème majeur du e-commerce est lié à la surconsommation qu’il engendre. Une enquête Ademe démontrait récemment que 31% des achats en ligne sont des achats impulsifs ou directement lié à une promotion croisée en surfant sur le net.

Je n’insisterai jamais assez sur la méthode BISOU créée par Marie Duboin et Herveline Verbeken qui permet de différencier facilement achat utile ou nécessaire et achat à oublier.

Posez-vous systématiquement ces 5 questions avant de valider votre panier. Les réponses pourraient vous surprendre.

Autre bon conseil à appliquer : se méfier des promotions. Les entreprises de e-commerce sont là pour faire du chiffre, pas pour vous faire faire des économies. Alors si ce super jean (que vous avez déjà en 10 exemplaires dans votre dressing) affiche un -50%, c’est bien parce que l’entreprise sait que vous risquez également de craquer pour cette sublime blouse assortie. Et même si vous ne craquez pas pour un produit supplémentaire, vous aurez acheté quelque chose que vous n’auriez pas envisagé d’acheter de vous-même.

Et ce raisonnement fonctionne aussi pour les livraisons gratuites. Si c’est gratuit, c’est toi le produit comme on dit. Vous faciliter la livraison, c’est se démarquer de la concurrence (ou en tout cas s’aligner) et s’assurer des ventes supplémentaires tout simplement. Ce n’est absolument pas un cadeau !

Installer un bloqueur de publicités sur son ordinateur peut-être un bon moyen d’éviter les mises en avant de promotions diverses et variées. Dans le même ordre d’idée, vous pouvez également vous désabonner de certaines newsletters pour éviter la tentation. Bref, tous les moyens sont bons pour ne pas surconsommer !

Limiter l’impact du transport

Le transport de marchandises contribue en partie au réchauffement climatique. Il représente aujourd’hui 10% des émissions et pourrait quadrupler d’ici 2050. L’essor du e-commerce n’est pas totalement étranger à cette probabilité inquiétante.

Pour rendre le e-commerce plus responsable, il s’agirait donc de réduire le nombre de trajets effectués et de favoriser des transports plus vertueux.

Pour réduire le nombre de camions sur la route, plusieurs idées à creuser. La première est de favoriser la livraison en point relais. Pourquoi ? Pour limiter le nombre d’arrêts des livreurs et ainsi simplifier leur parcours. Bien sûr, vous choisirez un point que vous pourrez rejoindre à pied ou à vélo depuis votre domicile, ou se trouvant sur votre trajet domicile-travail.

Pensez aussi à limiter vos retours de colis. 37% des consommateurs européens ont retourné au moins un colis au cours des 12 derniers mois. Pourtant, ce geste, présenté comme anodin par les enseignes, devrait rester exceptionnel tant il démultiplie les trajets.

Dernière option pour limiter les trajets : effectuer des commandes groupées entre amies. En regroupant vos colis en un, vous contribuez directement à réduire les besoins de livraison.

En tant que consommateur, vous pouvez également choisir de favoriser des entreprises proposant des livraisons plus vertueuses : à vélo, en train ou encore en véhicule électrique… Effectivement, la plupart sont des entreprises urbaines mais parfois juste accepter que sa commande arrive en prenant un peu plus de temps suffit à encourager un mode de transport plus responsable.

Attention au suremballage

déchets e-commerce

Le dernier point problématique lié au e-commerce est la production de déchets qu’il engendre. Cartons, produits de calage, plastique : recevoir un colis suffit parfois à remplir la poubelle.

Heureusement de plus en plus d’enseignes en prennent conscience et font le choix d’utiliser des matières recyclées et/ou recyclables. Certaines marques trouvent également leur voie dans ce créneau. C’est le cas de Hipli par exemple qui a créé un colis réutilisable et responsable. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le tester mais je trouve le concept très intéressant et je ne manquerai pas de choisir cette option de livraison si je tombe dessus à l’occasion.

Si vous tombez sur des marques moins vertueuses, n’hésitez pas à faire entendre votre opinion. Prenez le temps d’écrire au site d’e-commerce pour lui signaler son abus d’emballage et lui proposer des pratiques plus vertueuses. Vous pouvez également les interpeller sur les réseaux sociaux, toujours très efficace, croyez-moi !

Et avant de jeter tout ça à la poubelle, réfléchissez à ce qui pourrait vous resservir. Les cartons vous permettront d’envoyer vos propres colis ou seront très utiles en cas de déménagement. Certains papiers de calage pourront vous servir à emballer vos cadeaux à venir. Et pour le reste, pensez à trier correctement : les gros cartons en déchetterie, le recyclable au tri et le reste aux ordures ménagères.

Avec ces quelques habitudes, vous contribuerez à limiter l’impact de vos achats sur internet et à rendre le e-commerce un peu plus responsable. Néanmoins, le problème majeur reste et restera la surconsommation. Pour diminuer votre impact, il est incontournable de diminuer vos achats et de réfléchir votre consommation autrement. Mais si vous êtes là, c’est que vous le savez déjà.

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1 réflexion au sujet de « E-commerce responsable : possibilité ou utopie ? »

  1. J’avoue que je fais partie de ces gens qui achètent sur internet : j’habite une petite ville, où il y a très peu de commerces, du coup, il faudrait que je descende dans la grande ville d’à côté, avec mes deux loulous, en voiture, dans une ville où la violence fait parti du quotidien…du coup, j’opte pour internet. Mais pas d’achat compulsif chez moi, beaucoup d’occasion et mon coup de coeur revient aux emballages « certifiés moches » qui sont utilisés et réutilisés jusqu’au bout de leur vie! 🙂

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