8 jours sans internet, le bout du monde ?

Voici un article bonus pour vous raconter mon expérience de désintox forcée d’internet. Jeudi dernier, dans le cadre d’un changement de fournisseur, un technicien est venu écraser la ligne téléphone rendant ainsi mon ancienne box obsolète. Le hic, c’est que le nouvel opérateur ne semblait pas presser de m’envoyer son matériel. Après de longues minutes sur musique d’attente, le verdict tombe : il me faudra passer une semaine sans internet.

Ca fait bien longtemps qu’Internet est entré dans ma vie, près de 20 ans je pense. Et les réseaux sociaux au moins 15 ! Alors autant vous dire que leurs usages sont très clairement ancrés dans mon quotidien. Me sachant accro, je n’ai même jamais essayé de m’en passer malgré les nombreuses injonctions à le faire pour « retrouver du temps pour soi ». Internet c’est à la fois mon encyclopédie, mon outil de veille, une source d’inspiration, mon livre de cuisine, mon cinéma personnel, mon lien avec les amis éloignés géographiquement…Bref, internet est partout et ça m’allait très bien comme ça.

Jour 1 – la coupure

Mais le sort en a décidé autrement. Et je vais devoir faire sans. Je suis à la fois sidérée par la nouvelle à laquelle je ne m’attendais absolument pas (pauvre naïve!), en colère contre « l’incompétence » du fournisseur qui m’impose cette désintox forcée et complètement démunie de ne pas savoir faire sans.

Pour ce premier soir, j’utilise le peu de données qu’il me reste sur mon forfait de téléphone à 2€ pour trouver les informations nécessaires à la résiliation de mon ancienne box devenue inutile plus rapidement que prévue. On choisit le programme télé au pifomètre et je passe la soirée à râler parce qu’allaiter la nuit sans internet, ça va pas être de la tarte. Spoiler alerte : ma fille est sympa, elle a fait une de ses rares nuits complètes.

Jour 2 – la colère

Je vérifie ma boite mail toutes les 10 minutes, guettant un mail du fournisseur. Mais comme la sœur Anne, je ne vois rien venir. Remontée, j’appelle donc la ligne technique pour prendre des nouvelles de ma box. Après de longues minutes sur musique d’attente, une opératrice m’annonce en riant (mais pourquoi rit-elle?) que la box n’arrivera que mercredi ou jeudi. Mercredi ou jeudi. 7 jours sans Internet. Evidemment, elle n’a aucune solution de remplacement à me proposer. Intérieurement, je peste, je rage, mais ma bonne éducation m’empêche de l’envoyer promener et je la salue poliment.

Pour me détendre, je m’autorise quelques échappées sur mes réseaux sociaux favoris et continue de mettre à jour ma boîte mail toutes les heures. Au cas où. Rassurez-vous, même moi, je me trouve pathétique.

Jour 3 et 4 – l’acceptation

Bon j’ai trouvé une réponse à ma question « que fait-on la nuit quand on allaite et qu’on a pas internet ? ». On somnole tout simplement. Et finalement, ça passe. Il ne se passera rien du week-end chez le fournisseur donc il est temps d’accepter la situation. D’autant que mon forfait téléphone vient d’exploser suite à mes incartades d’hier.

De guerre lasse, je décide de supprimer toutes les notifications de mon téléphone pour ne plus être tentée par ces multiples pastilles rouges et pop-up incessantes. Je ne garde que celles des mails et des messageries au cas où un message urgent nécessiterait une réponse.

Deuxième point de mon plan d’attaque : m’occuper. Je blinde ma to-do list pour le week-end à base de rangements, de cuisine, de paperasse et de bricolage. Oh mais attendez ! Ce soir, j’avais prévu une moussaka et un gâteau à la courgette pour recevoir mes beaux-parents et les recettes sont sur…internet ! Vite une connexion rapide, quelques captures d’écran et je recoupe la 3G. Mince l’administratif ! J’avance autant que je le peux et je demanderai aux parents de monsieur si on peut passer squatter leur wifi.

Bref, je gère comme je peux et je m’organise. Je lis beaucoup. En fait, chaque petit temps mort est propice à une micro lecture. A ce rythme, ma pile «  A lire » va vite descendre ! Je me mets enfin à la restauration des transats achetés au printemps et je termine le tri entamé de longue date de mes vêtements et mes bijoux.

Mon fils est rentré et qui dit absence de box, dit absence de dessins animés pour lui. Pas facile à comprendre de son point de vue. Mais les enfants étant souvent très intelligents, il finit par abandonner l’idée dans un coin de sa tête en me conseillant toutefois de faire du stock de dessins animés sur l’ordinateur pour la prochaine fois. Malin le petit gars !

A la fin du week-end, j’ai presque laissé mon téléphone tranquille.

Jour 5 – la galère des déconnectés

Qui dit lundi, dit reprise du travail dans les entrepôts de mon fournisseur internet et pourtant toujours aucune nouvelle de ma box tant attendue. Je rage, je grogne exaspérant au passage mon mari qui attend simplement le jeudi quand moi j’espère le mercredi.

Lundi, c’est aussi le jour où je profite du wifi des beaux-parents pour terminer la déclaration du salaire de mon assistante maternelle. Je comprends enfin les limites du tout numérique en matière d’administration et de démarches en tout genre. Jusque là, je trouvais ça idéal car disponible en permanence et tellement plus rapide qu’un courrier. Maintenant, je comprends à quel point cela peut être difficile et isolant pour les personnes déconnectées. Je me suis renseignée rapidement mais habitant à la campagne et en plein épisode de covid-19, aucun point internet n’est disponible dans un périmètre proche de la maison. Bientôt, ma commune sera équipée en WIFI gratuit et je comprends désormais tout l’intérêt de cette initiative.

Jours 6 et 7

Je m’impatiente. Pourtant je vois bien que j’ai davantage de temps pour lire, pour bricoler et pour jouer avec les enfants. Je comprends bien que je gagne du temps, du temps de qualité.

Mais je suis tendue. En fait, cette désintox fait ressortir mes « failles » personnelles. Dans la vie, j’ai horreur des gens en retard ou qui ne tiennent pas leur délai. Et là autant vous dire qu’une box pas expédiée le mardi ne risque pas d’arriver le mercredi ou le jeudi. Je n’aime pas non plus être prise pour une dinde et payer un service inutilisable me saoule à un point inimaginable (#accrodubudget).

Bref, je craque et rappelle le mercredi matin. Le pauvre Yannick au téléphone est bien embêté et m’explique que la sortie de la nouvelle box super top a engendré du retard dans les livraisons mais que ça ne devrait plus tarder. Mouais…Et pourtant, c’est bien le mercredi après-midi que je reçois le mail tant attendu. Ma box arrive demain !

Je termine cet article tranquillement installée dans mon fauteuil, en profitant de mon wifi fraîchement mis en marche. Clairement, vous aurez constater que je suis une vrai accro à internet et que les détox digitales ce n’est pas tellement pour moi.

Mais j’ai quand même appris des choses pendant cette semaine sans internet et j’ai pu avancer sur quelques projets manuels. Je ne remettrai sûrement pas les notifications en route sur mon téléphone, histoire de ne pas être distraite toutes les deux minutes de mes activités. Et je n’oublierai plus de trouver le temps de lire davantage. C’est déjà pas mal non ?

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