Alimentation : quels labels choisir ? – partie 1

Consommer responsable ? Oui mais comment ? En matière d’alimentation, on ne compte plus les labels. Entre les auto-proclamés, les obscurs et ceux de valeur, comment s’y retrouver ?

Pour répondre à cette question, je me suis basée principalement sur les travaux réalisés par l’Ademe en la matière. Et j’ai mouliné tout ça à ma sauce pour vous aider à y voir plus clair.

Entre agriculture biologique, commerce équitable et protection de l’environnement, voici de quoi vous aider dans vos prochaines courses. Un second article pourrait voir le jour pour traiter également des questions d’origine géographique, de manière de travailler ou de conditions animales.

Les labels Agriculture Biologique pour une alimentation saine

L’agriculture biologique est née au début du XXe siècle. Vue comme une alternative à l’agriculture productiviste, elle prône le travail du sol, l’autonomie et le respect des équilibres naturels. Les labels, eux n’apparaissent qu’à partir des années 1980 pour guider les consommateurs dans leur choix.

Le AB

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Le label Agriculture Biologique (AB) a été créé en 1981 par la Commission Européenne.

Ce label garantie deux choses : le non-recours aux pesticides et aux engrais de synthèse dans la fabrication du produit et l’utilisation de semences ou plants biologiques.

Aujourd’hui, deux visuels coexistent : le AB français et l’eurofeuille européenne.

Bio cohérence

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Le label Bio cohérence a été créé en 2010 par une association souhaitant fédérer les acteurs de la filière bio : producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs.

Il intègre les critères du label Agriculture Biologique et apporte des garanties supplémentaires :

  • le respect de la saisonnalité ;
  • le renforcement des pratiques favorables à la biodiversité ;
  • le soutien à l’agriculture locale (commercialisation sans intermédiaire et dans un périmètre géographique restreint) ;
  • la rémunération et les bonnes conditions sociales pour les producteurs.

Nature et Progrès

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Pionnier en la matière puisque créé en 1972 par une association de producteurs et consommateurs, Nature et Progrès rejoint lui aussi les bases du label Agriculture Biologique et apporte lui aussi des conditions complémentaires pour l’obtenir. Il garantit donc :

  • l’encadrement de la fertilisation pour la culture des fruits et légumes ;
  • le renforcement des pratiques favorables à la biodiversité ;
  • des critères sur l’emballage, le transport et la transformation ;
  • la rémunération et les bonnes conditions sociales pour les producteurs.

On trouve assez peu le label Nature et Progrès en grande distribution car l’association se pose à l’encontre du modèle de consommation classique.

Demeter

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Label privé créé en 1999, Demeter labellise uniquement des produits issus de l’agriculture biodynamique et va donc au-delà des critères du label Agriculture Biologique.

Non content d’exclure les engrais de synthèse et les produits phytosanitaires, le label Demeter valide des mesures favorisant le renforcement de la vie du sol. Il est également conditionné au respect de la saisonnalité et à l’utilisation de pratiques favorisant la biodiversité.

Les labels environnementaux pour une alimentation plus durable

On peut aussi choisir en faisant ses courses des labels récompensant une alimentation à moindre impact environnemental.

Le label « Haute valeur environnementale »

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Ce label a été créé en 2011 par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation suite au Grenelle de l’Environnement de 2008.

Sa démarche environnementale induit donc les garanties suivantes :

  • des pratiques agricoles issues de l’agroécologie ;
  • la préservation de la biodiversité sur chaque exploitation ;
  • l’utilisation limitée de produits de synthèse ;
  • l’optimisation de la consommation d’eau.

UTZ Certified

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Créé en 2002, UTZ Certified est un label privé né d’un partenariat entre un producteur de café du Guatemala et un torrefacteur néerlandais. Il certifie le café mais aussi le chocolat, les thés et tisanes, le riz…

Il garantit pour tous ces produits les éléments suivants :

  • une utilisation réduite d’engrais et de produits phytosanitaires ;
  • une gestion des terres limitant la déforestation et la dégradation des sols ;
  • une bonne gestion des déchets ;
  • une limitation de la consommation d’énergie lors de la production ;
  • des critères liés à l’adaptation au changement climatique sont également pris en compte (plantation d’arbres pour créer de l’ombrage, réduction de l’irrigation, etc.).

Rainforest Alliance

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Rainforest Alliance est une organisation à but non lucratif et a créé son label en 1987.

Pour pouvoir apposer le label à la grenouille, les entreprises doivent prouver leur engagement environnemental (gestion de l’eau, limitation des pesticides et des engrais de synthèse…) mais également sociétal (droit des travailleurs, accès à la formation…)

Les labels commerce équitable pour une alimentation plus responsable

Enfin, pour certains produits, les labels de commerce équitable se portent garants d’une contribution au progrès économique et social des producteurs. Ces labels tendent cependant à intégrer de plus en plus de critères liés à l’agriculture biologique ou au respect environnemental.

Max Haavelar

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Le label Fairtrade Max Haavelar, créé en 1988, utilise le commerce pour donner aux paysans, souvent de l’hémisphère Sud, les moyens de lutter par eux-même contre la pauvreté.

C’est un label qui peut paraître complexe car il se décline en plusieurs sous-catégories

Si on prend l’exemple du café, le label exige :

  • le respect des critères du commerce équitable : prix équitable, revenus décents, possibilité de faire valoir leurs droits… ;
  • l’utilisation limitée de pesticides et d’engrais de synthèse aux abords des cours d’eau ;
  • la formation des producteurs de café aux méthodes de préservation des sols ;
  • la limitation des impacts environnementaux générés par le traitement des eaux usées issues de la production et la culture du café.

J’espère que ce panorama vous offrira une meilleure connaissance des labels liés à l’alimentation. Je voulais, cependant, émettre un bémol concernant notamment les petits producteurs locaux. Les producteurs paient leur labellisation. De nombreux jeunes agriculteurs font donc l’impasse sur cette étape, ce n’est pas une raison évidemment pour les laisser de côté. S’agissant du maraicher d’à côté, le mieux reste de l’interroger !

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